Voici le texte de notre déclaration préalable effectuée en préambule de ce CTSD

Cela fait maintenant plusieurs années que les fusions se pratiquent dans notre département avec des débats parfois virulents sur la pertinence et l’intérêt pédagogique de celles-ci. Aucun bilan avec les équipes n’a été fait des fusions actées ces mêmes dernières années.

Si on peut entendre que vous cherchiez un travail collectif (que le SNUIPP revendique) en regroupant plusieurs classes, hélas on constate sur le terrain qu’il ne suffit pas de faire une fusion et de mettre les collègues sous une même étiquette « école primaire » pour que ce travail collectif prenne corps.

Il y a bien d’autres leviers pour rendre concret le travail d’équipe : des RASED complets et implantés partout ainsi que des postes de PMQDC pour avoir un regard croisé sur les élèves, des stages d’équipe d’école et du temps de concertation pour mener à bien des projets pédagogiques innovants, des formations en présentiel incluant des échanges de pratiques, en gros une généralisation du fonctionnement REP+ à toutes et tous.

Les fusions réalisées jusqu’alors conduisent globalement selon nos constats, à une

dégradation de la qualité de notre service public :

- La spécificité de la maternelle est remise en cause avec des GS qui servent de variable d’ajustement et qui perdent le bénéfice de l’organisation spécifique d’une

classe maternelle

- Les fusions conduisent souvent à la création de grosses structures avec tout ce que cela veut dire : le suivi des familles est plus compliqué pour les directrices et directeurs (même si la décharge est parfois augmentée, la charge de travail l’est tout

autant) et la directrice ou le directeur ne peut pas être à 2 endroits à la fois. Climat

scolaire qui peut se dégrader avec une concentration des élèves et des difficultés en

particulier dans les zones sensibles QPV ou REP.

- Dans plusieurs écoles primaires on constate en carte scolaire toute la difficulté de la répartition pédagogique quand on a des élèves de PS à CM2.

- Des locaux souvent pas adaptés, éloignés parfois, qui rendent la fusion

complètement artificielle. Si la seule motivation d’une fusion est la récupération d’un poste à terme car on constate que les fusions sont très souvent suivies d’une fermeture l’année suivante voire la même année comme à Lepuix cette rentrée, alors où est le gain pour nos élèves ?

Alors bien sûr vous nous direz que pourtant les écoles fusionnées fonctionnent bien, mais sur quelles bases pouvez-vous l’affirmer et si c’est le cas à quel prix ?

Cela repose uniquement sur la résilience des collègues et des directeurs et directrices qui comme d’habitude mettent toute leur énergie au service des élèves et qui malgré la fusion imposée mettent tout en œuvre pour continuer à avancer.

Comme le souligne Philippe Meirieu dans un courrier adressé à notre nouveau ministre, il y a besoin d’une relation franche et claire avec les enseignant.e.s. C’est en commençant par prendre soin des enseignant.e.s et en travaillant avec eux et elles que l’on pourra prendre soin de la jeunesse et des générations à venir.

Vous l’aurez compris, la FSU, fort des retours du terrain, n’est pas favorable aux fusions d’école : on n’a jamais vu d’équipe d’école réclamer une fusion alors la FSU vous demande de vous appuyer sur la professionnalité des collègues et de surseoir aux fusions quand ces derniers disent non.

Au-delà du fond, la FSU veut également mettre l’accent sur la forme. Les fusions se

mettent trop souvent en place d’une manière opaque, sans respect des personnels et de manière précipitée.

Ce manque de réflexion collective et la menace d’une fermeture poussent parfois les

équipes à accepter les fusions uniquement pour lisser les effectifs, éviter les classes

chargées et les cours multiples.

Vous pouvez télécharger ci-dessous l’intégralité du compte-rendu.

CTSD SPÉCIAL FUSION-30 MAI 2022-COMPTE-RENDU

CTSD SPÉCIAL FUSION-30 MAI 2022-COMPTE-RENDU